Layers
Pour certains, Lain n'aurait pu exister sans s'inspirer d'un autre personnage emblematique de l'animation nippone tel Ayanami Rei. Néanmoins, leurs différences apparaissent au fur et à mesure d'une histoire qui rapproche notre héroïne plus d'un Ikari Shinji que de notre First Children.
Qui est Rei ? Une jeune fille qui n'a pas d'existence social, un clone anonyme, autiste mélancolique, découvrant froidement ses sentiments au fur et à mesure de ses contacts avec autrui, trouvant en eux une raison de vivre. Rei n'évolue pas vraiment, car tel n'est pas son but. Et même si celle-ci tente plusieurs fois d'aller au-delà de ses limites, grâce à shinji, elle n'aura pas le temps de conclure sa quête du fait d'une "mort prématurée". Rei est elle un être inachevé ?
Qui est Lain ? Une jeune fille normale après tout, mais terrorisée par l'idée de la solitude, une "pinocchio" qui ne demande rien à personne, engoncée dans son pyjama moumours, symbole d'une enfance confortable et rassurante, un software aléatoire, dont chaque facette de la personnalité acquiert une existence propre pour mieux s'épanouir (tant en bien qu'en mal) où prendre la place de l'autre. Lain ne se réalisera qu'à la fin de la série.
Dans Evangelion, seules quelques scènes d'introspections nous convient à voir le monde tel que Rei le conçoit. Dans Lain, nous sommes constamment dans la tête de celle-ci, sans répit, et voyons son monde par ses yeux. Rei semble savoir qui est dès le départ. lain ne sait pas qui elle est, et celle-ci, au début, ne se pose même pas la question. Ce sont les événements qui la pousseront à aller au-delà de ses limites, à sortir de son carcan familial et enfantin pour finalement faire un choix, bon ou mauvais, mais un choix...
Article de Philippe Karakasyan - Anime Land n°61